Les grands-mères et leur cuisine! Tout un programme. Quand je repense à mes grand-mères, j'ai des souvenirs de bouffe qui remonte à la surface. Avec ma grand-mère de Versailles, je me souviens de petites billes de pommes de terre qu'elle faisait cuire à la poêle, de tartines généreuses avec beurre et gelée de mûres accompagnées de chocolat chaud. Chez ma grand-mère normande, j'adorais le lapin en ragout ou à la poêle, les crêpes préparées sur une grande poêle en fonte (qu'elle appelait une tuile), la maïzena au chocolat, la quiche au surimi et au thon. Des plats d'enfance. Des souvenirs plein la tête et le coeur. Une grand-mère qui s'en va c'est un morceau de l'enfance qui nous quitte. Mes grands-mères sont parties depuis déjà pas mal de temps voir ailleurs si le ciel pouvait être plus bleu ailleurs. J'ai rencontré Raymonde il y a plusieurs années. Grand-mère gâteau par excellence. Grand-mère comblée. Une grand-mère d'un autre temps et pourtant tellement connectée avec le monde dans lequel elle vivait (et sans l'aide d'aucune machine). Une grand-mère qui accueillait chaque nouveau venu de la famille comme s'il/elle était son petit-fils ou sa petite-fille. Une grand-mère qui a passé sa vie à cuisiner pour faire plaisir aux autres. Chez Raymonde pendant longtemps, c'était orgie de gâteaux et de desserts le dimanche. Toute la famille était réunie autour d'elle. Avec les années, elle en faisait moins mais le rendez-vous était pris. Elle a continué à préparer sa tarte aux pommes tous les dimanches jusqu'à il y a un an. Son rituel à elle pour faire plaisir aux autres. Raymonde est partie elle aussi. Pour lui dire au revoir, nous avons décidé de reprendre sa tradition du dimanche en préparant ses recettes emblématiques: le gâteau au chocolat, la tarte aux pommes, les merveilles, le gâteau basque et les crêpes. Beaucoup de douceur pour lui dire qu'elle va nous manquer et que nous gardons tous en nous tout ce qu'elle nous a donné. J'ai fait mon premier gâteau basque en suivant sa recette. Ma manière à moi de lui dire au revoir!
Préparation: 30 minutes
Attente: 2 heures
Cuisson: 45 minutes
Ingrédients pour un moule de 22 cm de diamètre:
- 300 g de farine type 45
- 200 g de sucre
- 200 g de beurre mou
- 1 oeuf entier + 3 jaunes
- 1 pincée de sel
- le zeste d'un citron non traité
- 320 g de confiture de cerises noires
Tamisez la farine dans un saladier. Ajoutez le sel, et le sucre. Mélangez. Creusez un puits au centre. Battez rapidement l'oeuf entier et deux jaunes dans un bol et ajoutez-les dans le saladier. Ajoutez le beurre et le zeste de citron.
Mélangez le tout avec une fourchette en écrasant. Petit à petit la pâte va se former. Utilisez vos mains quand ça devient difficile avec la fourchette. Vous devez obtenir une pâte homogène. Elle est très molle. C'est normal. Formez une boule. Filmez-la et laissez-la au frigo pendant 2 heures pour qu'elle se raffermisse.
Beurrez et farinez votre moule.
Coupez les 2/3 de la pâte. Étalez cette portion entre deux feuilles de papier sulfurisé farinées. C'est plus facile de cette façon car la pâte ramollit vite et elle colle. Vous devez obtenir un disque plus grand que le diamètre de votre moule. Placez-le dans le moule, la pâte doit remonter sur les bords du moule. Étalez la confiture de cerises sur tout la surface de la pâte.
Étalez la pâte restante toujours selon le même procédé. Disposez-la sur la confiture. Soudez bien les bords en appuyant avec les doigts pour fermer le gâteau.
Décorez le gâteau avec les dents d'une fourchette sans trop appuyer pour ne pas percer la pâte. Dorez-le gâteau avec le jaune d'oeuf restant, légèrement battu.
Enfournez dans un four préchauffé à 180ºC. Comptez 45 minutes de cuisson. Placez le moule au centre du four pour commencer. Au bout de 25 minutes, placez-le en bas. La pâte doit être bien dorée.
Laissez le gâteau refroidir sur une grille.
Il ne vous reste plus qu'à le découper et à le partager.
Note: Le gâteau basque est traditionnellement garni de confiture de cerises noires ou de crème pâtissière. Pour le goûter avec la famille, j'ai respecté la recette de Raymonde avec la crème. Mais en refaisant le gâteau pour moi, j'ai choisi l'autre option car je ne suis pas fan de la crème.
Nicolas,
RépondreSupprimerTon texte résonne en moi...tellement .
Nos grands mères sont des monuments à nos yeux et à nos cœurs.
Il est certain que l'on retrouve l'amour qu'elle te portait dans ton texte et que tu lui rends un très joli et doux hommage.
Merci pour ce partage d'une recette d'une autre génération que nous aimons porter à notre tour pour que leur souvenir demeure.
A toi et Raymonde grand-mère gâteaux !.
Bises
Ma chère Clémence, je crois que c'est un point que beaucoup de gens ont en commun: l'amour des grands-mères. Amour inconditionnel et simple. Il faut profiter d'elles tant qu'elles sont là.
SupprimerPartageons leurs recettes pour qu'elles vivent encore!
Je t'embrasse
Quel bel hommage à tes grands mères ! Je testerai ta recette en leur honneur ! 😊
RépondreSupprimerLes grands-mères donnent tant d'amour qu'il faut le leur rendre un peu. La cuisine est faite aussi pour ça!
SupprimerUne fois qu'elles ne sont plus, le fait de les évoquer les fait revivre. Alors parlons des mamies!
Bonjour Nicolas, quel bonheur de vous lire à chaque recette vous me donnez envie de faire ses recettes qui sont tellement pleines d'amour.
RépondreSupprimerJ'ai pas eu de grands mères qui cuisinaient, mais j'adore lire et voir toutes ses notes de partage et qui font que tant de personnes cuisinent. Merci pour ce bon moment de lecture bon week-end Nicolas.
Bonjour! Je suis heureux si vous aimez me lire. La cuisine est tellement liée à la vie, aux personnes que j'ai rencontrées ou que je rencontre encore.
SupprimerLa cuisine comme un lien entre les gens.
je vous souhaite un bon week-end!
Coucou, mon Nico, tu m'as mis la larme à l'œil, quel beau récit de ces moments de bonheur. C'est ce qui restera de nos chers grands parents. J'ai eu la même, à peu de détails près. Elle a rejoint son mari, ses 2 fils, avec soulagement. Il reste en moi, des repas interminables arrosés d'histoires de l'enfance de ses petits enfants. Des histoires qu'on finissait par connaître par cœur, mais avec l'âge avançant, on se répète sans s'en rendre compte, ahhh la mémoire qd elle fout le camp. Bref, avec cette sempiternelle phrase pendant les repas "il faut finir hein", c'est à dire qu'il ne devait pas y avoir de restes après. Vivant toute seule, elle ne voulait pas avoir trop de choses ds son frigo. Mais elle prévoyait tjrs trop, histoire de faire plaisir à chacun. Et j'ai ressenti ce manque quand les réunions se sont espacées de plus en plus, jusqu'à ne plus exister. Je retiens une merveilleuse femme, une battante qui a dû se battre, seule sans mari. Elle avait traversé tant d'épreuves...
RépondreSupprimerQui avait ses idées bien arrêtés, mais qui aimait débattre. Les repas étaient souvent animés. Quelques plats que l'on retrouvait souvent, la fameuse cassolette de fruits de mer, le fameux rosbif, les tartes achetées ds les supermarchés mais on était tellement gavé qu'on repartait souvent avec une part de dessert et des fruits. On repartait tjrs avec qqch, ce qui lui a valu le nom de "Compote de mamie" par mes enfants. Elle achetait des petits jus et compotes et comme elle voulait faire plaisir, il y en avait trop donc on repartait avec. Nous avons été bien triste de sa perte en début d'année. Ce covid nous a permis de la garder dans nos mémoires comme si nous l'avions quitté la veille, la seule bonne chose. Mes enfants étaient dévastés, ma fille m'a dit "compote de mamie, c'est un bonhomme". J'espère qu'il la garderont ds leur cœur et se souviendront d'elle, ils sont encore petits.
Zut, j'ai été trop longue. Voilà, merci à toi de nous rappeler de doux souvenirs❤️
Parlons de nos grands-mères. Les évoque c'est les rendre éternelles. Tes enfants se souviendront d'elle si vous parlez d'elle. Sortons les photos, cuisinons les plats qu'elles nous préparaient. Mettons de la joie dans notre tristesse de ne plus les avoir... Mais ce qu'elles nous ont donné font aussi de nous ce que nous sommes. Elles sont parties mais sont quand-même là en nous!
SupprimerTout a été dit...Mais je me permets de rajouter mon petit grain de sel. Ma grand-mère maternelle faisait un hachis parmentier de dingue. Depuis qu'elle nous a quittés, je n'en ai plus mangé. Elle confectionnait aussi un gâteau renversé à l'ananas et ma mère raffolait de ses îles flottantes. Quant à ma nonna italienne, elle préparait une bolognese qui demeure inégalable et une pâte à pain pour sa pizza. Pas trop de dessert, mais je me souviens encore de la boîte Tupperware orange remplie de petits beurre et le pot de Nutella qui m'attendaient pour le goûter du dimanche... Mes goûts ont bien changé depuis mais ces souvenirs restent ancrés en moi. Comme les réveils le mercredi matin dans le lit en bois massif de mamie Odette et les chants italiens de nonna Rosa au son de l'accordéon...
RépondreSupprimerParler des grands-mères cela les fait revivre. Il faut perpétuer les souvenirs! Garder les recettes et les faire découvrir. Les grands-mères veillent sur nous où qu'elles soient!
Supprimermerci pour ce joli texte sur les grands-mères, il me touche profondément, car bien que n'ayant pas connu mes grands-mères , je m'efforce chaque jour d'en être une vraie pour mes petits enfants !
RépondreSupprimerMerci pour votre beau commentaire. Pour avoir eu la chance d'avoir mes deux grands-mères et une d'adoption, je peux vous dire que c'est important.
SupprimerProfitez bien des moments avec vos petits enfants!